Data

Date:
22-02-1995
Country:
France
Number:
53
Court:
Cour d'Appel de Grenoble, Chambre Commerciale
Parties:
SARL Bri Production 'Bonaventure' v. Société Pan African Export

Keywords

APPLICATION OF CISG - PARTIES SITUATED IN CONTRACTING STATES (ART. 1(1)(A) CISG)

INTERPRETATION OF STATEMENTS AND CONDUCT - ACCORDING TO PARTY'S OWN INTENT WHERE OTHER PARTY KNEW OF SUCH INTENT (ART. 8(1) CISG)

FUNDAMENTAL BREACH BY BUYER (ART. 25 CISG) - BREACH IN RESPECT OF FINAL DESTINATION OF GOODS

SALE OF GOODS BY INSTALLMENTS - FAILURE TO PERFORM IN RESPECT OF ANY INSTALLMENT - PROBABILITY OF FUTURE BREACH OF CONTRACT - RIGHT TO DECLARE THE CONTRACT AVOIDED (ART. 73(2) CISG)

GOOD FAITH IN INTERNATIONAL TRADE (ART. 7(1) CISG)

Abstract

A French seller and a US buyer concluded in 1991 a contract for the sale by installments of clothes, which the buyer upon request of the seller declared it intended to resell to a distributor in South America. After the delivery of a first installment of the goods, the buyer refused to provide the required documentary evidence that the goods had actually been delivered to the distributor in South America. The seller, after having been informed that the goods were actually sold to a distributor in Spain, refused to deliver the other installments. The buyer claimed damages for breach of contract. The seller, on its part, claimed damages on the ground that the sale of its products in Spain had been seriously hampered by the parallel distribution made by the final customer of the buyer.

The Court decided that the contract was governed by CISG (Art. 1(1)(a) CISG).

The Court held that the fact that the goods were to be delivered in South America was of essential importance for the seller, as shown by a number of statements to this effect made by the seller in the course of the negotiations. Since the buyer knew of the actual intention of the seller, the latter's statements were to be interpreted accordingly (Art. 8(1) CISG).

The buyer's breach of the contract in respect of the final destination of the goods was considered a fundamental breach under Art. 25 CISG, which entitled the seller to declare the contract avoided. This all the more so since according to Art. 73(2) CISG, in case of a contract for delivery of goods by installments, the seller may declare the contract avoided for the future provided that it does so within a reasonable time and that the buyer's failure to perform its obligations gives the seller grounds to conclude that a fundamental breach will occur with respect to future installments.

Moreover, the Court held that the conduct of the buyer as a whole was contrary to the principle of good faith in the international trade as referred to in Art. 7 CISG. Its conduct was further aggravated by commencing a lawsuit against the seller, which the Court considered an 'abus de procédure'.

Fulltext

COUR D'APPEL DE GRENOBLE

CHAMBRE COMMERCIALE

ARRET DU MERCREDI 22 FEVRIER 1995

ENTRE:

SARL BRI PRODUCTION 'BONAVENTURE', dont le siège est 44 rue de la Libération - BP 35 à SIERES (38610)
APPELANTE d'un jugement rendu par le Tribunal de Commerce de Grenoble en date du 14 mai 1993 suivant déclaration d'appel du 29 juin 1993
Représenté par la SCP d'Avoués PERRET & POUGNAND Assisté de Me FESSLER, Avocat

ET:

Société PAN AFRICAN EXPORT, dont le siège est 27 Commander boulevard Nesconset 11767 NEW YORK ETATS UNIS
INTIME
Représenté par la SCP d'Avoués GRIMAUD Assisté de Me KAPLAN, Avocat au barreau de Paris

COMPOSITION DE LA COUR:

Lors des débats et du délibéré:

Monsieur BERAUDO PRESIDENT,
Monsieur BAUMET Conseiller,
Monsieur FALLET Conseiller,

Assistés lors des débats de Mme COMBE, greffier.

DEBATS:

A l'audience publique du 18 janvier 1995

Les Avoués ont été entendus en leurs conclusions, et les Avocats en leurs plaidoiries,

Puis l'arrêt a été rendu à l'audience du MERCREDI 22 FEVRIER 1995

La cour statue sur l'appel interjeté par la société BRI PRODUCTION à l'encontre d'un jugement du Tribunal de Commerce de Grenoble en date du 14 mai 1993 qui l'a condamnée à payer diverses sommes à titre de dommages-intérêts à la société PAN AFRICAN EXPORT pour avoir refusé d'honorer des commandes qu'elle avait acceptées.

Lors des premiers contacts entre BRI PRODUCTION et la société PAN AFRICAN, cette dernière avait écrit, dans une télécopie datée du 27 mai 1991, qu'elle n'était pas intéressée par l'importation de Jeans au Etats-Unis mais qu'elle était intéressée par des achats pour ses clients en Afrique et en Amérique du Sud.

La correspondance se terminait par une demande de catalogue et de listes de prix.

Les 06 et 11 juin 1991, dans des télécopies adressées à la société BONAVENTURE, en Espagne, la société PAN AFRICAN écrit ceci: 'Nous avons des clients en Afrique et certains en Amérique du Sud et nous souhaiterions pouvoir nous mettre d'accord avec vous afin de pouvoir acheter des Jeans Bonaventure pour eux'.

Ne recevant pas de réponse de BONAVENTURE ESPAGNE, la société PAN AFRICAN adresse une copie à BRI PRODUCTION et lui fait connaître son désir de se fournir auprès d'elle.

Le 13 août 1991, une commande est passée par la société PAN AFRICAN pour la Boutique Petete de Guayaquil (EQUATEUR). Sur les six bons de livraison établis les 10 et 17 octobre 1991 figure comme adresse de livraison Petete Boutique, Guayaquil.

Le 14 octobre 1991, à 9 H 36 la société PAN AFRICAN indique à BRI PRODUCTION qu'elle envisage une seconde commande. Dans une télécopie du même jour, 18 H 05, BRI PRODUCTION demande qu'elle sera la destination de la marchandise.

Dans une seconde télécopie du lendemain, BRI PRODUCTION fixe des conditions de prix et de quantité et demande à nouveau à être informé sur la destination des marchandises.

Par télécopie du 17 octobre 1991, PAN AFRICAN passe une commande mentionnant des quantités à être livrées sans retard pour le 15 novembre, et demande confirmation. L'identité du client final n'est pas mentionnée.

Le 21 octobre 1991, BRI PRODUCTION demande à nouveau le nom et l'adresse du client.

Par une mention manuscrite sur la Télécopie, reçue le 21 octobre, la société PAN AFRICAN indique 'La Palestina N.A. DE RYDERKADE CURACAO NA'.

Le 24 octobre 1991, BRI PRODUCTION accepte de livrer et mentionne sur la télécopie l'adresse du client, 'La Palestina...', indiquée par la société PAN AFRICAN.

Le 27 octobre 1991, la société PAN AFRICAN indique à BRI PRODUCTION qu'elle s'occupera de l'expédition et qu'elle l'informera des clients et de la destination.

Le bon de commande établi le 29 octobre 1991 mentionne comme nom du client et adresse de livraison 'PAN AFRICAN EXPORT La Palestina...'. Les mêmes indications figurent sur la facture pro-forma établie le 04 novembre 1991.

Début novembre 1991, la société BRI PRODUCTION demande à la société PAN AFRICAN de justifier de la livraison à Guayaquil des marchandises vendues fin octobre 1991.

La société PAN AFRICAN répond que cette demande n'a pas été clairement formulée au début et qu'elle autorisait, pour l'avenir, son transitaire, LEPP INTERNATIONAL, à fournir les documents que BRI PRODUCTION réclamerait.

Elle précise que pour la livraison passée, le client a exigé qu'elle renonce à cette demande mais indique qu'elle est disposée à présenter le connaissement établissant que la marchandise a été embarquée.

Le 15 novembre 1991, la société BRI PRODUCTION fait connaître que sans preuve écrite de la destination finale des marchandises livrées fin octobre 1991, elle ne procéderait plus à des nouvelles livraisons.

le 18 novembre 1991, BRI PRODUCTION indique qu' 'avant de parler de l'avenir et de nouvelles livraisons nous voulons que vous nous donniez la preuve de votre fiabilité'.

PAN AFRICAN répond en bas de la demande que les documents peuvent être examinés au cabinet de son avocat, Me Philip KAPLAN.

Il résulte d'une lettre de Me KAPLAN à la société BONAVENTURE qu' 'un connaissement maritime de la CGM concernant la première vente de marchandises à (sa cliente) suivant facture pro-forma en date du 26 septembre 1991' a été présentée au directeur Commercial de BRI PRODUCTION. La copie demandée du connaissement a été refusée.

Aucun document relatif à cette expédition n'est produit aux débats.

La société BRI PRODUCTION verse aux débats une déclaration en Douane, à l'exportation, portant le cachet de la douane française du 25 octobre 1991, mentionnant comme expéditeur PAN AFRICAN EXPORT Cordova Guayaquil Equateur et comme destinataire LEP Madrid. La déclaration concerne trois palettes de Jeans.

Dans une télécopie du 16 novembre 1989, la société PAN AFRICAN avait proposé à M. Ricardo PELAEZ, destinataire final de la marchandise expédiée en octobre 1991, la livraison de pantalons Jeans à Madrid.

Devant la Cour, la société BRI PRODUCTION conclut à la réformation en faisant valoir, en substance, qu'elle est liée par des contrats avec plusieurs distributeurs à l'étranger, que, spécialement en Espagne où la marque de Jeans Bonaventure est recherchée, elle a intérêt à éviter que soit créé un réseau parallèle de vente.

Elle précise qu'elle a reçu de nombreuses plaintes de ses distributeurs espagnols qui déplorent que des Jeans Bonaventure inondent le marché et qu'elle a été confrontée à des problèmes de contrefaçon. Elle ajoute que, pour les Etats-Unis, elle n'est pas propriétaire de la marque Bonaventure et risque la saisie de sa production.

Elle affirme donc que, pour elle la destination finale de la marchandise est une condition essentielle du contrat.

Elle indique que les marchandises, objet du contrat conclu en septembre 1991, destinées à la boutique Petete à Guayaquil (Equateur) ont été en fait livrées au magasin 'Moda Joven Vaquero' à Madrid, en Espagne. Elle explique que le détournement a eu lieu sur instructions données par PAN AFRICAN au transitaire en France et que les marchandises ont été expédiées en Espagne avec une facture de PAN AFRICAN de sorte qu'elle-même n'a jamais reçu de documents douaniers de nature à lui permettre de justifier d'une exportation auprès de l'administration fiscale.

La société BRI PRODUCTION déduit du comportement de la société PAN AFRICAN qu'elle était fondée à lui demander de justifier de la destination effective des marchandises avant de procéder à de nouvelles livraisons et, faute de ce faire, à refuser de livrer.

Elle demande 10.000 F à titre de dommages-intérêts, 10.000 F au titre de l'article 700 du nouveau code de procédure civile et la distraction des dépens au profit de la SCP d'Avoués PERRET & POUGNAND .

La société PAN AFRICAN EXPORT conclut à la confirmation du jugement, demande la capitalisation des intérêts échus, 'la somme de US $ 118.000 ou sa contre-valeur en francs au jour du paiement à titre de dédommagement des pertes de bénéfices sur commandes futures', 20.000 F à titre de dommages-intérêts, 20.000 F au titre de l'article 700 du nouveau code de procédure civile et la distraction des dépens au profit de !a SCP d'Avoués GRIMAUD.

Elle fait valoir, en substance, qu'elle a indiqué, comme la société BRI PRODUCTION le lui demandait, la destination finale des marchandises et que l'exigence de documents prouvant que la commande antérieure avait bien été livrée à Guayaquil pour procéder aux livraisons concernées par des commandes ultérieures ainsi que la demande d'un chèque de garantie de la destination sont tardives, remettent en cause un contrat définitivement conclu et caractérisent une faute contractuelle.

Dans des conclusions additionnelles en réponse, la société PAN AFRICAN déclare ne pouvoir confirmer l'authenticité du document douanier produit par l'appelant mais 'reconnaît que les marchandises avaient été prises en charge par leur destinataire... en Espagne où il avait un établissement'. Elle précise que 'l'Espagne n'avait jamais été une destination explicitement interdite'. Elle ajoute, à titre subsidiaire, que 'même si par impossible la Cour estimait qu'il y aurait eu non formation des nouveaux contrats de vente et que les nouvelles exigences de BRI PRODUCTION seraient justifiées d'un point de vue contractuel, ces mêmes exigences seraient nulles en droit communautaire, comme constituant une interdiction d'exporter vers un autre pays de l'Union Européenne.

SUR CE, LA COUR,

Attendu, sur le droit applicable au contrat de vente, que par lettres du 23 janvier 1995, les parties ont été invitées à conclure, si elles le souhaitaient, sur l'application aux contrats de vente de la convention de Vienne du 11 avril 1990 sur les contrats de vente internationale de marchandises;

Que l'applicabilité de cet instrument résulte de l'établissement du vendeur en France et de l'acheteur aux Etats-Unis, Etats différents, également parties à la convention, ainsi que le prévoit l'article 1er, paragraphe. 1, alinéa a de la convention;

Que les parties ont fait connaître qu'elles n'entendaient pas conclure sur l'application au litige des dispositions de ce texte;

Attendu, sur la portée juridique de la stipulation relative à la destination figurant dans les contrats conclus en septembre et en octobre 1991 à destination de Guayaquil (Equateur) et de Curacao (Antilles Néerlandaises), que l'article 8, paragraphe l de la convention de Vienne dispose ceci:

'Au fins de la présente convention, les indications et les autres comportements d'une partie doivent être interprétés selon l'intention de celle-ci lorsque l'autre partie connaissait ou ne pouvait ignorer cette intention';

Que ce texte appliqué au présent litige signifie que les indications et les comportements de BRI PRODUCTION doivent être interprétés selon l'intention de leur auteur, BRI PRODUCTION, lorsque la société PAN AFRICAN connaissait ou ne pouvait ignorer cette intention;

Qu'il résulte de la première prise de contact, en vue de l'établissement de relations d'affaires suivies, entre BRI PRODUCTION et PAN AFRICAN que cette dernière savait que les relations commerciales ne pouvaient être nouées que pour des marchandises destinées à l'Amérique du Sud ou à l'Afrique et que la télécopie de PAN AFRICAN du 27 mai a rassuré BRI PRODUCTION sur ce point;

Qu'il s'ensuit que les mentions de l'adresse du client final sur les différents documents relatifs aux ventes ne peuvent pas être comprises Comme des indications abstraites dont la réalité aurait été indifférente à la société BRI PRODUCTION;

Que dans l'intention de cette dernière, l'adresse du client final devait être celle de la livraison effective; que l'insistance mise par BRI PRODUCTION pour connaître l'identité du client final démontrait à la société PAN AFRICAN que les affirmations qu'elle avait elle-même formulées dans plusieurs correspondances (télécopies du 27 mai 1991, des 6 et 11 juin l991) de revendre à des destinataires d'Afrique et d'Amérique du Sud devaient être conformes à la réalité;

Attendu en conséquence, que la société BRI PRODUCTION était fondée à demander des justificatifs établissant que les lieux de livraison figurant sur les documents contractuels étaient les lieux de livraison effective; qu'avant le procès, la société PAN AFRICAN n'a pas contesté le principe d'une telle vérification; que, dans un premier message du 08 novembre 1991, elle a garanti à BRI PRODUCTION qu'elle lui remettrait un document sous huitaine; qu'elle s'y est dérobée, ensuite, en faisant valoir l'opposition de son client; qu'elle a prétendu y consentir enfin en faisant intervenir son avocat pour présenter au Directeur Commercial de BRI PRODUCTION un connaissement maritime; que, par son comportement, la société PAN AFRICAN démontre qu'elle avait également compris que les lieux indiqués pour la destination des marchandises devaient être sincères et qu'une preuve de l'effectivité de la livraison à la destination déclarée par elle-même pouvait lui être demandée;

Attendu sur la sanction de l'absence de justification du lieu de livraison effective que cette absence de justification ou la justification par un connaissement, simplement présenté, non remis en copie, dont des investigations ultérieures et l'aveu de PAN AFRICAN ont démontré la falsification, prive substantiellement la société BRI PRODUCTION de ce qu'elle était en droit d'attendre du contrat, que le comportement de la société PAN AFRICAN constitue une contravention essentielle au contrat au sens de l'article 25 de la convention de Vienne;

Que l'article 64 de cet instrument stipule que 'le vendeur peut déclarer le contrat résolu...si l'inexécution par l'acheteur de l'une quelconque des obligations résultant pour lui du contrat ou de la présente convention constitue une contravention essentielle au contrat'

Qu'en outre la société BRI PRODUCTION a accordé à la société PAN AFRICAN un délai raisonnable, compte tenu des circonstances, du 2l octobre au 25 novembre 1991, pour se conformer aux obligations contractuelles;

Attendu qu'en l'absence d'exécution satisfaisante du premier contrat, la société BRI PRODUCTION était fondée à rompre les relations contractuelles pour les opérations suivantes assorties des mêmes obligations,

Que l'article 73, alinéa 2, de la convention de Vienne autorise en effet, dans les contrats à livraisons successives, une partie victime d'une contravention essentielle pour une livraison qui a de sérieuses raisons de penser que la méconnaissance des obligations se reproduira, de déclarer le contrat résolu pour l'avenir, si elle le fait dans un délai raisonnable; que la réaction de BRI PRODUCTION, sans être brutale, a été faite dans un délai permettant à PAN AFRICAN de trouver un fournisseur de remplacement,

Attendu, sur la méconnaissance par BRI PRODUCTION des règles de concurrence communautaire, que la société PAN AFRICAN qui a déclaré faire du commerce en Afrique et en Amérique du Sud et a conclu des contrats mentionnant ces destinations n'a pas d'intérêt à revendiquer leur respect;

Que dans la mesure où la fraude commise par PAN AFRICAN serait de nature à lui conférer un intérêt juridiquement protégé pour veiller au respect des règles communautaires sur le marché espagnol, il lui appartiendrait d'indiquer précisément en quoi le contrat de distribution exclusive de la marque Bonaventure conclu entre la société BRI PRODUCTION et la société espagnole NO WAY OUT, approuvé le 11 mars 1191 par le Directeur de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bilbao, contrevient à l'article 85 du traité CEE, notamment au troisième paragraphe de ce texte, qu'en effet, les concessions exclusives ne sont pas nulles en tant que telles et que, s'agissant de produits génériques comme les pantalons, les Jeans de marque Bonaventure, eux-mêmes en concurrence avec de nombreuses autres marques de Jeans, sont facilement substituables;

Qu'une atteinte aux règles de concurrence communautaire a donc besoin être démontrée, qu'en l'absence de précision, il y a lieu de juger que l'exigence par BRI PRODUCTION que les destinations mentionnées par la société PAN AFRICAN soient respectées et que les marchandises ne soient pas détournées vers le marché espagnol n'encourt pas la nullité,

Attendu que le jugement déféré doit être réformé; que la société PAN AFRICAN doit être déboutée de l'ensemble de ses demandes,

Attendu, sur la somme de 10.000 F réclamée par la société BRI PRODUCTION pour procédure abusive et injustifiée, que le comportement de la société PAN AFRICAN, contraire au principe de bonne foi dans le commerce international, édicté par l'article 7 de la convention de Vienne, aggravé par la prise de position judiciaire de demandeur au procès, caractérise l'abus de procédure; que le trouble causé par le procès à la société BRI PRODUCTION justifie l'allocation de la somme demandée;

PAR CES MOTIFS

LA COUR

Statuant publiquement et par arrêt contradictoire, après en avoir délibéré conformément à la loi,

REFORME le jugement attaqué;

DEBOUTE la société PAN AFRICAN de l'ensemble de ses demandes;

LA CONDAMNE à payer à la société BRI PRODUCTION:

10.000 F au titre de dommages-intérêts pour procédure abusive;

[...]}}

Source

Published in French:
- Journal du Droit International (J.D.I.), 1995, 632-639

Source:
- M. le Juge Jean-Paul Beraudo, Cour d'Appel de Grenoble, France

Excerpt of judgement in French:
- Recueil Dalloz Sirey, D. 1995, JR 100
- J.D.I., 1995, 632

Commented on by:
- C. Witz/G. Wolter, Die ersten Entscheidungen französischer Gerichte zum Einheitlichen UN-Kaufrecht, Recht der Internationalen Wirtschaft (RIW), 1995, 810-813}}